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Libération

KOSOVO. Les réfugiés serbes hésitent avant de reprendre la route du Kosovo. Certains souhaitent une escorte de soldats italiens.

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publié le 22 juin 1999 à 23h09

Berane, envoyée spéciale.

Il y a huit jours, ces Serbes de la région de Pec, la plus grande ville de l'ouest du Kosovo, n'avaient qu'une seule obsession: partir. Une semaine plus tard, ils n'ont qu'un seul souci: revenir. Leurs foyers désertés ne sont qu'à 60 kilomètres du lieu où ils ont trouvé refuge. Mais leurs maisons ne sont pas plus à leur portée que si elles se trouvaient au bout du monde.

Tous les jours, depuis mercredi, ils se réunissent devant l'hôtel Berane, une bâtisse grise et démesurée comme on en construisait dans toutes les villes du pays à l'époque titiste, dans la ville du même nom, au nord du Monténégro. Ils sont quelquefois cent, quelquefois deux cents, parfois même trois cents et plus à se presser sur l'esplanade. Ils reconnaissent avoir fui dans la panique quand la police serbe et l'armée yougoslave se sont retirées de Pec, et s'en mordent les doigts.

Comité pour le retour. La petite foule se presse ce samedi avec respect autour de Milorad Rajovic, un quinquagénaire aux cheveux blancs comme neige. L'homme, très BCBG malgré ses vêtements de sport, sent l'autorité. Pendu à son portable, il donne des ordres, annonce les nouvelles. «Les soldats italiens (déployés à Pec dans la Kfor, ndlr) désarmeront l'UCK d'ici minuit ce soir. Bientôt, nous pourrons rentrer.» Dans la foule, un homme assure que Rajovic, qu'il présente comme un entrepreneur privé de Pec, propriétaire de multiples pompes à essence, de pharmacies et de banques, est le président du Comité pour l