Après l'assassinat d'intellectuels et d'opposants libéraux en
novembre et décembre par un escadron de la mort, l'arrestation de treize juifs iraniens sous l'accusation d'espionnage au profit de «l'ennemi sioniste» apparaît comme une nouvelle tentative pour tenter de déstabiliser le président Mohammed Khatami, à six mois d'une échéance électorale importante, et contrarier son entreprise de normalisation de l'Iran avec les pays occidentaux. Vendredi, le camp radical a cherché à attiser la tension.
Préjugeant de leur culpabilité avant même qu'ils ne soient jugés, l'ayatollah Janati a ouvertement demandé la condamnation et la pendaison des treize juifs. «La pendaison est la sentence prévue par la justice pour un espion», a déclaré le dignitaire religieux, qui intervenait comme imam de la prière hebdomadaire à l'université de Téhéran. L'ayatollah Janati n'est pas qu'un religieux ultraconservateur, il est aussi secrétaire du Conseil constitutionnel et proche du chef de l'institution judiciaire, l'ayatollah Mohammed Yazdi. Il a aussi exclu toute possibilité d'arrangement avec les pays occidentaux. C'est donc une offensive en règle que lancent les radicaux, une offensive qui a ses relais au sein même du gouvernement de Khatami. Hier, son ministre des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, en visite à Amman, s'est déclaré «étonné ["] du bruit fait par les médias sur le fait qu'ils sont juifs». A Paris, son homologue français n'est pas du même avis. «Aucune de ces accusations n'est crédib