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Libération

Casse-tête irakien pour le Conseil de sécurité. Bagdad refuse le contrôle de l'argent de son pétrole.

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publié le 23 juin 1999 à 23h08

Intransigeance irakienne contre intransigeance américaine. Six mois

après le départ de l'Unscom (la Commission spéciale de l'ONU chargée du désarmement de l'Irak), Bagdad et Washington apparaissent comme déterminés à ne pas faire de concessions pour sortir de l'impasse actuelle alors que les cinq membres du Conseil de sécurité n'avaient toujours pas, hier, surmonté leurs divisions pour adopter une position commune sur l'Irak. Du côté irakien, la perception des dirigeants est d'être sorti vainqueurs de la crise de décembre. Du côté américain, on demeure décidé à ne céder en rien à Saddam Hussein et à soutenir la fantomatique opposition au régime mise sur pied pour le renverser. De passage à Paris, un responsable irakien, Abdel Razzak al-Hachemi, s'est fait l'écho de cette intransigeance: «Nous n'accepterons rien qui sera discuté au Conseil de sécurité sans la participation de l'Irak», a-t-il déclaré lundi dans un entretien à Libération. La raison de cette intransigeance est triple: le régime irakien considère que l'opération Renard du Désert a échoué dans sa tentative, non avouée, de renverser le président irakien. Ensuite, il bénéficie toujours de l'accord dit «pétrole contre nourriture» qui lui permet des recettes de 5,2 milliards de dollars tous les semestres, auxquelles s'ajoutent les revenus de la contrebande pétrolière avec l'Iran. Enfin, et c'est sans doute le point le plus important, l'Irak n'est plus sous la surveillance de l'Unscom. «Nous nous sommes débarrassés des