Rome, de notre correspondant.
Figure de proue du gouvernement D'Alema, le ministre du Travail et du Mezzogiorno Antonio Bassolino a démissionné. Huit mois seulement après sa nomination, le maire de Naples a en effet préféré abandonner lundi son portefeuille pour retourner diriger sa cité. En annonçant sa décision, Antonio Bassolino a nié toute divergence de vue politique avec l'actuel chef du gouvernement, Massimo D'Alema. «Simplement, a-t-il justifié, la double fonction était devenue insoutenable.» D'autant que plusieurs affaires de corruption ont de nouveau secoué la ville et que sans sa présence, les Démocrates de gauche (DS, ex-PCI) ont perdu 5% des voix aux européennes. Dans l'entourage d'Antonio Bassolino, on assure que sa décision était prise depuis plusieurs semaines et que seul, l'assassinat, le mois dernier, de l'un de ses conseillers par les Brigades rouges a retardé son départ. Reste que cette décision constitue un coup dur pour l'actuel président du conseil Massimo D'Alema. En l'espace de deux mois, celui-ci vient de perdre deux de ses ministres les plus populaires. Carlo Azeglio Ciampi avait été élu Président et, aujourd'hui, Antonio Bassolino repart. Pour le chef du gouvernement italien, la situation est d'autant plus délicate que les vainqueurs des élections européennes réclament des comptes. En particulier Emma Bonino qui, avec 8,5% des suffrages, a incontestablement mordu sur l'électorat de gauche. La commissaire européenne aux Affaires humanitaires exige