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Libération

Le reverend Jackson prêche pour l'Afrique.

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Il réclame à l'Occident une «reconstruction» du continent.
publié le 23 juin 1999 à 23h08

Raide dans son éternel costume noir sans un pli, Jesse Jackson,

l'ancien disciple de Martin Luther King, de passage hier à Paris, rêve de lendemains meilleurs pour l'Afrique. Bible en main, l'infatigable prêcheur des droits civiques qui fut par deux fois candidat à la Maison-Blanche, entend tabler sur son dernier succès, la libération de trois soldats américains détenus en Yougoslavie, le 2 mai, pour mettre l'Occident devant ses «responsabilités» face à ce «gigantesque continent». Pourquoi l'intervention au Kosovo décidée par un Occident révolté par les exactions qui s'y déroulaient, ne pourrait-il pas être le début d'un vrai nouvel ordre mondial? «Si les Américains se mobilisent pour les droits de l'homme au Kosovo, pourquoi ne pourraient-ils pas agir de même pour la Sierra Leone?», interroge le révérend, qui a été nommé il y a quinze mois envoyé spécial du président Clinton pour la promotion de la démocratie en Afrique. En tournée en Europe, il doit recevoir cette semaine des mains du président italien Carlo Azeglio Ciampi la «colombe d'or de la paix», avant de se rendre vendredi à un colloque à Crans Montana (Suisse), où il a été invité à s'exprimer sur les Balkans par l'envoyé spécial russe Victor Tchernomyrdine et... sur l'Afrique, aux côtés de présidents du Cameroun, du Togo, de la Gambie.

Culpabilité. «Il y a eu, en Sierra Leone, davantage de morts et d'expulsés qu'au Kosovo», rappelle le révérend, dont l'intervention fin mai a contribué à l'établissement de pourparlers