Mudanya, envoyé spécial.
Abdullah Öcalan n'a pas le sens du spectacle. Hier, à la réouverture de son procès, le chef rebelle kurde a repris, une demi-heure durant, son cavalier seul du premier jour. En quinze jours de suspension, pour permettre à la défense de préparer ses plaidoiries, il a pris le temps de rédiger quelque 23 pages d'un argumentaire sans surprise. Calmement, il a répété son admiration pour la «grande nation» turque, «le meilleur endroit où les Kurdes puissent prendre leur place». A condition bien sûr, dit-il du bout des lèvres, qu'ils puissent parler leur langue" Apo tente ensuite de resituer le problème kurde dans l'histoire, rappelant que ce «peuple» a de longue date participé aux guerres de l'Empire, puis de la République «Oui, ce que j'ai fait peut être qualifié de trahison, mais à partir d'aujourd'hui, je veux me mettre au service de la paix», plaide l'accusé. Une démarche que n'apprécient guère les avocats de la partie civile, qui voient là la preuve d'une «négociation cachée» avec l'Etat turc. En filigrane, le chef du PKK sous-entend ainsi que, s'il était gracié, il pourrait devenir subitement l'artisan de la fin des hostilités. «Le PKK ne peut continuer comme auparavant, c'est une voie sans issue», répète-t-il. Les menaces voilées ne tardent pas à suivre: «Qu'on l'appelle comme on veut, insurrection ou terrorisme, ce «mouvement populaire» n'est pas né avec moi, il peut continuer et s'avérer encore plus dangereux». Voilà pourquoi, «pour que ce soulèvem