Le moral des quinze ministres européens de l'Environnement, qui sont
réunis depuis hier et jusqu'à ce soir à Luxembourg, a dû en prendre un sale coup. Le rapport annuel de l'Agence européenne de l'environnement (AEE) sur «L'environnement dans l'Union européenne à l'aube du XXIe siècle», qui leur a été remis hier, dresse un tableau franchement inquiétant de la situation (1). «La qualité générale de l'environnement dans l'UE ne connaît pas d'amélioration significative, voire se dégrade dans certains domaines, et ce en dépit de plus de vingt-cinq années de politique environnementale communautaire», peut-on lire dans cette étude. Pour les experts, le principal progrès porte sur la «réduction très sensible des émissions des substances appauvrissant la couche d'ozone stratosphérique». De 1990 à 1996, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué d'environ 1% et celles de méthane se sont également réduites même si cette dernière baisse n'est pas chiffrée dans le rapport. Mais, bémol, comme la couche d'ozone ne commencera à se reconstituer qu'après le milieu des années 2030 et ne devrait pas être intégralement rétablie avant 2050, «les niveaux de rayonnements ultraviolets et les effets nocifs associés, par exemple le taux de cancer de la peau, devraient donc continuer à croître», pronostiquent joyeusement les auteurs du rapport.
Détérioration. Et pour l'avenir, les experts ne sont pas plus optimistes. «La situation n'est pas bonne et pourrait empirer», a résumé le directeur exécut