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Libération

A Berlin, 2600 stèles pour mémoire de l'Holocauste. Les députés ont voté pour la construction du mémorial.

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publié le 26 juin 1999 à 23h06

Bonn de notre correspondante

L'un des derniers grands débats du Bundestag à Bonn, avant son déménagement à Berlin cet été, aura été consacré vendredi à l'installation d'un grand mémorial de l'Holocauste au centre de la nouvelle capitale. Un symbole fort. La «république de Bonn», fondée en 1949 en réaction à la dictature et aux crimes nazis, a voulu inaugurer la «république de Berlin» par un nouvel appel à la mémoire de la Shoah. Les députés, de tous partis confondus, ont voté à 439 voix contre 115 pour la construction du mémorial. Ils ont choisi le projet de l'architecte américain Peter Eisenman: un dédale de 2 600 stèles de béton, censé exprimer l'indicible, l'incompréhensible et la démesure du crime. Le visiteur pourra se promener et se perdre à l'intérieur de cet immense cimetière stérile, comme au milieu de questions sans réponse. A l'entrée du quartier gouvernemental, députés et ministres de la nouvelle Allemagne auront à chaque instant sous les yeux ce monumental rappel en pierre des crimes nazis.

Débat scrupuleux. Avant de conclure ainsi la discussion, lancée en 1989 par un groupe d'intellectuels et qui depuis torturait l'Allemagne, les députés se sont encore astreints à un débat scrupuleux de plus de quatre heures vendredi. Première question à trancher: le monument devrait-il être dédié aux seuls juifs assassinés ou à toutes les victimes du national-socialisme (Tsiganes, homosexuels, sociaux-démocrates, communistes")? Ne consacrer le mémorial qu'au génocide juif ouvrir