Emma Bonino tire sa révérence et s'efface devant Bernard Kouchner.
La commissaire européenne chargée de l'Action humanitaire, qui était en concurrence avec le ministre français de la Santé pour le poste convoité d'administrateur civil de l'ONU au Kosovo, a annoncé hier qu'elle n'était plus candidate. «J'ai pris cette décision après avoir appris la candidature d'un important représentant du gouvernement français qui est aussi mon ami personnel», a-t-elle déclaré. Hier soir, toutefois, le Premier ministre italien, Massimo D'Alema, lui a demandé de maintenir sa candidature, se disant convaincu qu'elle «aurait des chances notables de succès». Bonino n'a pas immédiatement réagi.
La dirigeante radicale avait justifié sa décision de désistement par sa volonté de poursuivre son travail en tant que commissaire, postulant ainsi à un nouveau mandat dans la Commission européenne que constitue en ce moment Romano Prodi. «Je pense être plus à même de répondre aux attentes de nombreux Italiens et à l'intérêt du pays en poursuivant, si cela m'est demandé, mon travail de commissaire», a-t-elle dit, soulignant qu'elle avait ressenti le récent vote aux européennes comme «une forte demande pour que je poursuive ce travail européen». La liste radicale d'Emma Bonino a créé une surprise en recueillant 8,5% des voix. Depuis, elle était jugée encombrante à la fois par Prodi, qui ne semblait guère désireux de l'avoir à la Commission, et par D'Alema malgré son appel d'hier" S'il se confirmait, ce retrai