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Libération

Chili: hommage à une victime de la dictature. Le ministre Charles Josselin se rend sur le lieu du meurtre d'un prêtre français.

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publié le 28 juin 1999 à 23h04

Santiago de notre correspondant

Les photos qui montrent le cadavre du père André Jarlan ont été recollées après les perquisitions de la police chilienne. Elles montrent un homme effondré sur son bureau, baignant dans son sang, avec à la base de la nuque le trou d'une balle. Cette scène remonte à déjà près de quinze ans. Le prêtre français André Jarlan vivait alors au sein d'un des quartiers les plus protestataires de Santiago, celui de la Victoria.

Le 4 septembre 1984, il se trouvait à sa table de travail lorsqu'une balle a traversé la mince cloison en bois de son habitation. Les rafales tirées par la police chilienne ne semblaient pas lui être destinées, mais visaient un groupe de journalistes en fuite. L'auteur du tir sera condamné à une peine symbolique, les autorités avalisant la thèse de la balle perdue.

De passage au Chili, le ministre de la Coopération, Charles Josselin, a tenu à rendre hommage, samedi, à cet homme d'Eglise mort à l'âge de 44 ans. Il a visité la pièce dans laquelle André Jarlan a été abattu. Le décor a été reconstitué à l'identique par ses amis, une flèche indiquant sur le mur le trou laissé par le projectile mortel.

Charles Josselin a notamment pu écouter le témoignage d'un autre prêtre français, Pierre Dubois, présent à la Victoria le jour du drame. Aujourd'hui âgé de 68 ans, il a raconté la violence des forces policières, les menaces contre les prêtres qui travaillaient dans ce quartier. «Ils ne nous laissaient jamais en paix et nous reprochaient d'ê