Entre Chris Patten et la Chine, la hache de guerre n'est pas
enterrée. Le «dernier gouverneur de Hong-kong» a beau avoir quitté depuis deux ans l'ancienne colonie britannique revenue dans le giron de la «mère patrie» chinoise, les dirigeants de Pékin ne semblent pas lui avoir pardonné ses prises de position peu conciliantes à leur égard, en particulier sur la question de la démocratie et des droits de l'homme. Selon le Sunday Times d'hier, la Chine aurait en effet menacé les Européens de représailles économiques si Chris Patten, comme cela a été envisagé, devenait commissaire européen en charge du dossier clé du Commerce. Une manière pour la Chine, selon l'hebdomadaire britannique, de «mettre son veto» à la nomination de Patten à ce poste. Romano Prodi cédera-t-il à cette pression chinoise? Réponse dans les prochains jours.
Les Chinois ont fait de l'homme politique britannique leur bête noire. Leurs échanges avaient été acrimonieux tout au long de son séjour à Hongkong, de 1992 à 1997, et son départ de Hong-kong n'a rien apaisé. Il est vrai que Chris Patten n'est pas du genre à faire des excuses: il a d'ailleurs dit sa manière de penser dans un livre dont la Chine, via Rupert Murdoch, a tenté de gêner la parution. Dans une interview récemment accordée à Libération à l'occasion de la sortie de la traduction française du livre (1), Chris Patten a d'ailleurs montré qu'il n'avait pas rentré ses griffes.
L'ancien gouverneur réserve ses principales critiques aux dirigeants occident