Dakar de notre correspondante
Le Sénégal a beau vouloir être une vitrine de la démocratie en Afrique de l'Ouest et attirer des touristes sur ses plages, il est aussi, depuis dix-sept ans, le théâtre d'une guerre opposant l'armée aux séparatistes casamançais. Mais la perspective de pourparlers visant à ramener la paix dans cette région verte du sud du Sénégal, enclavée entre la Gambie et la Guinée-Bissau, fait son chemin. A l'issue d'une rencontre dans la capitale gambienne, la semaine dernière, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) a affirmé sa «détermination à aller à la table des négociations».
Pour se réunir à Banjul, les indépendantistes du MFDC avaient l'accord des autorités sénégalaises. L'abbé Diamacoune, le chef historique du mouvement, avait ainsi pu quitter Ziguinchor, la capitale casamançaise, où il vit en résidence surveillée. Et si le chef du front sud, qui constitue l'aile la plus radicale, est resté dans le maquis, des représentants de cette branche combattante avaient fait le déplacement. Car l'objectif était d'harmoniser les positions des différentes factions du MFDC. «Les malentendus, les divisions, la confusion et le désordre ont gangrené notre mouvement», a reconnu l'abbé Diamacoune dans son discours d'ouverture. Le président Abdou Diouf, qui est prêt à ouvrir des pourparlers, devrait maintenant entendre les séparatistes parler d'une seule voix.
Quant à la revendication d'indépendance, problème central, elle ne figure pas dans la résolut