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Libération

Escalade verbale sur le CachemireNew Delhi refuse de négocier sans retrait préalable des forces pakistanaises.

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publié le 29 juin 1999 à 23h03

New Delhi, de notre correspondante

La quatrième guerre indo-pakistanaise a commencé: celle des mots et de la diplomatie. Le ministre de l'Intérieur indien, L. K .Advani, a ouvert le feu en début de semaine en qualifiant le Pakistan d'«Etat malfaisant et irresponsable», tandis que, jeudi, son collègue des Affaires étrangères, Yaswant Singh, brossait le tableau du conflit comme une «traîtrise du Pakistan». «Les forces indiennes pourraient donner à l'ennemi une leçon qu'il n'oublierait jamais», a surenchéri le ministre de la Défense, George Fernandes. Volée de bois vert pakistanaise en retour: «Nous sommes prêts à réagir à toute action agressive de l'Inde concernant la frontière internationale», a répliqué le porte-parole de l'armée, Rachid Qureshi. Le Premier ministre, Nawaz Sharif, a promis que le Pakistan «défendrait chaque centimètre carré» de son territoire, tout en appelant l'Inde au dialogue. Jeudi, son homologue indien, Atal Behari Vajpayee, faisait un peu retomber la pression en reconnaissant: «C'est vrai que la situation [de l'armée indienne] est difficile. Cependant, nous n'avons pas l'intention de franchir la ligne de contrôle» et de pénétrer au Cachemire, occupé par le Pakistan.

Escalade. Plusieurs facteurs semblent avoir favorisé l'escalade des mots. D'abord, les difficultés de l'armée indienne, malgré quelques succès, à reprendre ses sommets du Cachemire ­ occupés depuis le début mai par un millier de combattants islamistes appuyés par l'armée pakistanaise.

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