Rome de notre correspondant
Il y a quinze jours, au lendemain des élections européennes, le chef du gouvernement Massimo D'Alema avait pu masquer le recul des Démocrates de gauche (DS, ex-communistes), tombés à 17,3% des suffrages, en vantant la bonne tenue de l'ensemble de sa majorité de centre gauche. Le revers enregistré dimanche au cours des élections administratives partielles n'admet pas, cette fois, de contestation: les DS ont en effet perdu neuf conseils provinciaux et plusieurs bastions, comme la ville d'Arezzo et surtout leur forteresse de Bologne. «Cette défaite, grave et douloureuse à Bologne, présente un caractère emblématique», a concédé Massimo D'Alema, tandis que le quotidien du Vatican l'Osservatore romano célébrait la «chute d'un symbole du communisme italien et européen». Acquis au PCI puis aux DS depuis la fin de la guerre, le modèle du «bon gouvernement» de gauche s'est livré à Giorgio Guazzaloca, le candidat d'une liste civique soutenu par les partis de droite. Avec 3 000 voix d'avance, ce riche commerçant, surnommé «le Prince des bouchers», a en effet récupéré son retard du premier tour (5 points) et fait tomber la citadelle rouge malgré les appels à l'unité de tous les partis de gauche et d'une brochette d'intellectuels.
Violences. Incrédules, plusieurs vieux militants communistes n'ont pu retenir leur émotion dimanche soir à l'annonce, piazza Maggiore, au centre de la ville, de la défaite de leur candidate, Silvia Bartolini. Quant aux jeunes des deux