Les incendies et les pillages de maisons serbes, les violences et
les représailles menées par des bandes d'Albanais obligent les militaires de la force de paix à se comporter en policiers et à prendre des mesures d'urgence. A Pristina comme dans d'autres régions de la province, des groupes se réclamant de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), parfois en uniforme et même en armes, contrairement aux engagements de l'organisation, sont soupçonnés par la Kfor des violences à l'encontre des minorités serbe ou rom (gitans). «C'est notre pays, c'est normal que nous reprenions tout», proclamait un membre d'une bande de jeunes qui ont occupé, dans la soirée de dimanche, le bar de l'hôtel Grand à Pristina, interdit aux Albanais depuis dix ans. «La situation n'est pas vraiment facile sur le plan de la sécurité au Kosovo et nous sommes tous préoccupés», a admis le représentant spécial de l'ONU, Carl Bildt. Après Prizren, QG des forces allemandes, le couvre-feu a été décrété hier à Gnjilane et à Vitina, deux villes du Sud-Est en secteur américain. Les marines ont imposé le couvre-feu après avoir reçu des plaintes des villageois serbes qui craignent pour leur vie. Les soldats américains se sont trouvés pris dans une brève mais violente fusillade, alors qu'ils escortaient des Serbes vers des villages plus sûrs.
Les Serbes, dont 71 000 ont fui le Kosovo selon l'ONU, ont exigé une «action urgente» de la communauté internationale, par la voix du patriarche orthodoxe Pavle, venu à Gracanica, pr