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Libération

La peine de mort requise contre Abdullah Ocalan.La Cour de sûreté de l'Etat turc rend son verdict aujourd'hui.

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publié le 29 juin 1999 à 23h33

Istanbul de notre correspondant

Sur les berges et au sommet de la colline, des soldats en faction tous les 50 mètres donnent à la petite île-prison d'Imrali, plantée de cyprès et d'oliviers, un air de camp retranché, avec ses nageurs de combat tournant autour de l'embarcadère en canot et ses frégates croisant au large. Là, dans la mer de Marmara, a été incarcéré le chef rebelle kurde, Abdullah Öcalan, après son arrestation au Kenya le 15 février dernier. Là, au terme d'une instruction rapide, s'est tenu son procès pour «trahison» et «séparatisme» devant la Cour de sûreté de l'Etat. Aujourd'hui, l'île vivra une dernière journée de fébrilité, la cour devant rendre un verdict peut-être lourd de conséquence pour la stabilité du pays. Sans surprise, la peine de mort a été requise par le ministère public, qui accuse le chef du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) d'être un «terroriste», responsable des quelque 29 000 victimes tuées en quinze ans par la rébellion dans le Sud-Est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes.

Devant la cour, Abdullah Öcalan a adopté pour ligne principale de défense l'offre d'un arrêt négocié des hostilités en échange de sa vie. «Si on m'en donne la permission, je dis que je suis en mesure de ramener d'ici à trois mois tous les hommes qui sont dans les montagnes», a-t-il déclaré à l'ouverture du procès, le 31 mai. Mais il a aussi menacé de plonger la Turquie dans un bain de sang affirmant que 5 000 combattants étaient prêts à mourir pour lui.

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