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Libération

«Le prince des bouchers», plus pragmatique qu'idéologue.

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publié le 29 juin 1999 à 23h03

La démarche lente, le teint bronzé, sourire et cigarettes en coin,

Giorgio Guazzaloca, le conquérant de la «ville rouge» sait rassurer ses clients. On raconte à Bologne que depuis quinze ans «le prince des bouchers» n'a plus touché un quartier de veau autrement que finement découpé dans son assiette, mais l'homme, devenu un riche entrepreneur, a l'oeil malin et conserve le sens du marketing. Une rose consciencieusement distribuée à toute vieille dame rencontrée, il s'est présenté à l'électeur bolognais comme le boutiquier de bon sens, à même de gérer, mieux et moins cher, les sous de la communauté. Pragmatique, il a vanté les mérites de l'alternance, promis davantage de sécurité et, sans forcer, un peu moins d'impôts. Et cela sans jamais tomber dans le piège des imprécations idéologiques contre les «bolcheviks»: «je suis le premier à reconnaître que, par rapport au reste de l'Italie, les administrations rouges présentent des résultats excellents. Mais Bologne a aujourd'hui besoin d'une nouvelle impulsion que le vieil appareil post-communiste n'est plus en mesure d'assurer». A cinquante-cinq ans, cet appareil, il le connaît très bien, n'ayant jamais dédaigner de participer à la «gestion» de la cité, en tant que président des bouchers italiens ou de la Chambre de commerce locale. Pas farouchement anticommuniste, ce compagnon de bicyclette de Romano Prodi a lancé sa candidature dès décembre dernier, obligeant la droite a se mettre dans sa roue pour une campagne «à 360 degrés». L