Menu
Libération

Sentence de mort pour Abdullah Ocalan.Le tribunal n'a accordé aucune circonstance atténuante au chef kurde.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 juin 1999 à 23h01

Istanbul intérim

Dès les premières heures de l'aube, ils étaient arrivés par centaines dans des bus arborant de larges drapeaux rouges avec le croissant. Les forces de police de Mudanya avaient pourtant reçu la consigne de limiter les entrées dans la petite ville d'où ils ont rejoint l'île d'Imrali. Mais l'ambiance était à la fête et l'on a laissé les familles de victimes se regrouper, déambuler dans les rues parfois en jouant avec un noeud coulant au bout d'une corde, pour bien montrer ce que l'on attendait, sur la terre ferme, du tribunal d'Imrali. Une courte audience, trente-cinq minutes à peine, a suffi au président du tribunal pour refermer comme attendu le procès d'Abdullah Öcalan. Dans sa dernière adresse à la cour, le chef rebelle kurde a appelé le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste) qu'il a fondé il y a vingt ans et sur lequel il régnait sans partage, à changer de ligne politique: «Rien, aucune idéologie, ne peut justifier le terrorisme. Le PKK ne peut continuer comme par le passé.» Mais Turgut Okyay lit les attendus de la Cour: «Pas de circonstances atténuantes, en raison de l'activité continue et déterminée de l'accusé.» Pas de possibilité de réduction de peine, au regard de la cruauté des «milliers d'assassinats» ayant touché indistinctement femmes, enfants, bébés, vieillards. La peine de mort a été décidée à l'unanimité des trois juges, désormais tous civils, de la deuxième Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara. La séance est levée. «Apo», comme u