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Libération

L'exécution d'Ocalan, le dilemme d'Ankara. Des doutes s'élèvent sur l'opportunité de pendre le chef kurde.

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publié le 1er juillet 1999 à 23h53

Istanbul intérim

«L'après-Imrali» a déjà commencé en Turquie, où l'opinion publique se félicite largement du verdict rendu mardi, la peine capitale pour Abdullah Öcalan, le chef des rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste) qui mène depuis quinze ans la lutte armée dans le Sud-Est anatolien. Le pays pourrait-il se satisfaire du seul sentiment que justice a ainsi été rendue, sans aller au bout de la logique du code pénal turc? La Turquie se pose la question de la mise en oeuvre d'une peine capitale qui figure toujours dans le code pénal mais n'a pas été appliquée depuis quinze ans. Le «cas Öcalan», par le caractère extraordinaire des crimes commis sous sa responsabilité, justifie-t-il de faire exception à une habitude prise depuis la fin du régime militaire en faisant expier ses crimes au bout d'une corde à celui que l'on présente comme «l'ennemi public n° 1»?

Pour la première fois, le débat s'étale dans les colonnes des journaux turcs, qui rappellent aussi que la question ne se résoudrait pas avec la mort du chef du PKK. «Nous savons qu'il y a des Kurdes qui vivent dans la République turque et qu'une majorité d'entre eux veulent vivre dans ce pays avec leur propre identité, langage, culture et traditions, relève le quotidien libéral Radikal. Exécuter (Öcalan) n'est pas une solution, l'important est de trouver une solution, pas une basse vengeance.» Prison à vie. Il est certain que l'examen de conscience, inédit, est suscité par les pressions eu