Les manifestations de militants kurdes pour protester contre la
condamnation à mort d'Abdullah Öcalan ont continué hier dans plusieurs villes européennes dont notamment Berlin, Hanovre, Rotterdam ou La Haye où une soixantaine de protestataires se sont rassemblés devant la Chambre des députés aux cris de «Öcalan libre, continuons la guerre!». Le mouvement reste néanmoins limité, pacifique et bien encadré. L'ERNK, branche politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes de Turquie), a lancé hier un appel aux Kurdes en Europe à ne pas commettre d'attentats et «à exprimer ses protestations (") dans le cadre des lois en vigueur». La branche politique du PKK prend ses distances avec les attentats antiturcs commis dans plusieurs villes allemandes en affirmant que ces actions «ne sont pas utiles aux objectifs de l'organisation» et assure qu'elle «poursuivra la lutte tant qu'il y a des chances réelles pour une solution pacifique et démocratique». La nuit précédente, plusieurs incendies criminels avaient visé des intérêts turcs en Allemagne. A Stuttgart (Sud-Ouest), une personne a été légèrement blessée dans l'incendie d'un centre culturel islamique utilisé par les Turcs comme mosquée. A Brême (Nord), un peu après minuit, trois agences de voyages turques ont été visées en un quart d'heure dans le même quartier par des incendiaires. A Berlin, trois hommes masqués ont fait irruption dans un café turc du quartier de Neukoelln et lancé des cocktails Molotov. (D'après AFP