Londres de notre correspondant
Pour Gerry Adams, le leader des républicains catholiques, ce mercredi était le «jour J», pour l'Irlande. Pour David Trimble, le leader des unionistes protestants et Premier ministre de la province, «l'heure de vérité a sonné pour l'Ulster». Hyperboles comprises, l'Irlande du Nord a vécu hier un de ses jours les plus longs, une négociation au finish entre les représentants de sa majorité protestante et de la communauté nationaliste pour convenir d'un partage du pouvoir. Tony Blair, présent depuis deux jours à Belfast avec Bertie Ahern, Premier ministre de la République d'Irlande, avait donné jusqu'à hier soir minuit aux deux parties pour résoudre le dernier obstacle (la démilitarisation des milices) qui bloquait depuis dix-huit mois l'application du règlement obtenu l'an dernier, le jour du vendredi saint, et entériné en mai 1998 par une écrasante majorité des deux côtés de l'île divisée.
Selon David Trimble, Sinn Féin de Gerry Adams ne peut siéger au gouvernement de la province à côté des protestants et des nationalistes modérés du SDLP, majoritaires dans la communauté catholique, qu'à condition que son aile paramilitaire, l'IRA, ait commencé à désarmer. «Le» mouvement républicain «comprend deux éléments», a expliqué hier matin Trimble avant d'entamer une journée et une nuit de négociations marathon, «un parti politique (Sinn Féin, ndlr) et une armée privée (l'IRA). L'heure de vérité est arrivée, il doit décider lequel il préfère, il ne peut gar