Bruxelles (UE) de notre correspondant
La présidence allemande de l'Union se termine comme elle a commencé: par un couac. Jeudi dernier, lors d'une réunion des ministres de l'Environnement, Jürgen Trittin s'est opposé à l'adoption d'une directive qui aurait obligé les constructeurs à recycler les voitures usagées alors que ses quatorze collègues étaient prêts à l'accepter. Un Vert allemand volant au secours de l'industrie automobile de son pays, voilà qui n'est pas fréquent. Un président en exercice sabotant l'adoption d'un texte, voilà qui l'est encore moins. Mais voilà: le chancelier Gerhard Schröder ne veut pas se fâcher avec les constructeurs de son pays et surtout avec son ami Ferdinand Piëch, le patron de Volkswagen. Cette façon de subordonner les affaires européennes aux considérations de politique intérieure, et donc d'ajouter une dose d'imprévisibilité aux relations diplomatiques, aura été l'une des tentations permanentes de l'Allemagne au cours de ce semestre passé à la tête de l'Union européenne qui s'est achevé hier avec le passage de relais à la Finlande. Ainsi, juste avant de succéder à l'Autriche à ce poste de commande, le 1er janvier 1999, Schröder n'a pas hésité à enfourcher un vieux cheval populiste très en vogue outre-Rhin: «Nous ne pouvons ni ne voulons mener une politique qui achète le bien-être de nos voisins ("). Nous ne pouvons ni ne voulons résoudre les problèmes de l'Europe avec le carnet de chèques allemand.» Dossiers épineux. Une déclaration curieu