Lors de son prochain déplacement en Afrique, Jacques Chirac se
rendra outre en Guinée, au Nigeria et au Cameroun au Togo, le pays du général-président Gnassinbè Eyadéma, qui est au centre d'une polémique depuis qu'un rapport d'Amnesty International a fait état, en mai, de «centaines de corps» rejetés sur les plages, des victimes d'exécutions extrajudiciaires qui auraient été larguées en mer par avion. L'Elysée n'a pas encore officialisé les étapes du voyage présidentiel mais, de sources française et togolaise, on confirme le projet de visite à Lomé pour les 22 et 23 juillet.
Le gouvernement togolais vient de charger un juge d'instruction à Lomé d'engager des poursuites pour «propagation de fausses nouvelles» contre Pierre Sané, le secrétaire général d'Amnesty. Me Jacques Vergès, au nom du collectif d'avocats chargé de faire aboutir cette plainte, a même envisagé qu'un mandat d'arrêt international pourrait être lancé contre Pierre Sané. Il a défendu la saisine de la justice togolaise, qui n'est guère réputée pour son indépendance, par l'impossibilité «en droit anglo-saxon» de se constituer partie civile à Londres, où se trouve le siège d'Amnesty.
Hier, interrogé par Libération, le ministre togolais de l'Information et porte-parole du gouvernement, Koffi Panou, a déclaré que les autorités de Lomé accepteraient «toute enquête indépendante» et, notamment, celle que pourrait mener le rapporteur spécial de l'ONU à Genève chargé des exécutions extrajudiciaires. Cette enquête, «rec