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Travailleurs kosovars et serbes à HelsinkiDeux organisations syndicales présentes au congrès européen.

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publié le 2 juillet 1999 à 23h52

«Helsinki, c'est calme, quand on vient de Pristina.» Pour Hajrullah

Gorani, président du syndicat kosovar indépendant BSPK, le congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES) était, hier, l'occasion d'une première sortie de l'enfer. Le dirigeant syndical a passé toute la guerre en se cachant dans les caves de la capitale kosovare. Un moment donné pour mort, il a eu plus de chance que l'autre leader du BSPK, Ajim Ajrizi, qui n'a pas échappé au massacre.

Hajrullah Gorani, qui a participé dès 1990 à la construction d'une société parallèle au Kosovo, au côté d'Ibrahim Rugova, dit représenter 254 000 adhérents, dont «beaucoup sont morts pendant le nettoyage ethnique». Malgré dix ans de persécution, le président du BSPK n'a pas abandonné son idéal d'une société «démocratique, pluriethnique et multiconfessionnelle». «Nous continuons à proposer le dialogue», affirmait-il hier.

Dans les couloirs du congrès, Hajrullah Gorani a croisé Branislaw Canak, dirigeant du syndicat serbe indépendant Nezavisnost, lui aussi créé au début de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Ce syndicat représenterait 250 000 adhérents. Renvoyé de la télévision en 1990, Branislaw Canak s'était fait remarquer en publiant, le 1er mai, pendant les bombardements de l'Otan, une condamnation très ferme du régime de Slobodan Milosevic. Aujourd'hui, il persiste: «Je suis prêt à mourir de faim, dit-il, mais, surtout, n'envoyez pas d'aide au régime de Milosevic. De toute façon, elle disparaîtrait dans la corruption