Mitrovica, envoyé spécial.
Les avertissements n'avaient pas manqué, réitérés depuis deux semaines par des officiers français à bout de patience. Les extrémistes serbes de Mitrovica n'y avaient prêté qu'une oreille distraite, interdisant aux Albanais la traversée de la rivière vers leur bastion des quartiers nord, filtrant ainsi l'accès à l'hôpital. Sûrs de leur impunité. Et c'est avec stupeur qu'ils ont découvert, vendredi, le sens de l'expression «à l'heure du laitier». Dès les première lueurs du jour, selon une tradition bien établie dans la maréchaussée, les pandores se sont présentés à la porte de Dragan Marjanovic. «Après la découverte d'armes de guerre à son domicile, nous avons procédé à l'interpellation de l'un des responsables de la milice de paramilitaires qui bloque le pont sur l'Ibar», a annoncé le colonel Claude Vicaire, commandant du détachement de gendarmerie.
«Intimidation très musclée». A la tête d'une escouade de gros bras, le bistrotier Dragan Marjanovic, chef local du parti radical de Vojislav Seselj, faisait régner la terreur dans la partie serbe de Mitrovica, au nez et à la barbe des troupes de l'Otan. La veille de sa mise sous les verrous, il avait encore «commis une intimidation très musclée sur un couple de personnes âgées albanaises dans une rue latérale», à l'écart des axes principaux où les soldats français ont installé leurs postes de contrôle, a précisé le colonel. «Nous avons procédé chez lui à une perquisition motivée par ses troubles répétés à