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Libération

La guerre des dollars. New Delhi compte sur sa force financière.

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publié le 3 juillet 1999 à 23h52

New Delhi, de notre correspondante.

A 1 000 dollars le tir d'obus, rien d'étonnant à ce que l'Inde dépense officieusement près de 4 millions de dollars par jour dans les combats engagés depuis début mai sur les sommets du Cachemire. De part et d'autre de la frontière que se disputent les deux pays depuis plus de 50 ans, l'opinion dominante semble être prête à payer «le juste prix», y compris en vies humaines, pour défendre les intérêts de la nation et à s'engager, s'il le faut, dans une guerre ouverte.

Militairement sur la défensive, l'Inde est diplomatiquement et économiquement en meilleure posture que le Pakistan. Le pays reste confiant et prédit la banqueroute financière de son voisin en cas d'escalade. «Le Pakistan est de toute façon au bord du gouffre. Que ce soit dans six mois ou dans six ans, l'économie pakistanaise va au naufrage et le gouvernement Sharif avec», commente Sushan Shareen de l'institut indépendant Opinion publique, de New Delhi.

Il est vrai que l'Inde a de quoi voir venir. Son matelas en devises étrangères n'a jamais été aussi rembourré: 32 milliards et demi de dollars. Les investisseurs étrangers ne semblent pas gagnés par la panique à l'annonce de l'escalade de tension. 716 millions de dollars ont afflué dans les circuits économiques indiens entre avril et la mi-juin. Si le conflit reste géographiquement limité, l'économie indienne ne devrait pas être déstabilisée, mais le gouvernement aura du mal à contenir le déficit budgétaire au niveau espéré (5,1%