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Libération
Interview

Sartaj Aziz, le chef de la diplomatie pakistanaise, réclame une médiation. Au Cachemire, «l'Inde utilise un alibi».

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publié le 3 juillet 1999 à 23h52

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Sartaj Aziz, était

en visite à Paris hier, afin d'expliquer la position de son pays dans le conflit qui l'oppose à l'Inde au Cachemire où, hier, des tirs d'artillerie semblaient préfigurer une offensive indienne d'envergure. Dans cette affaire, la France appelle à la «retenue», mais a décidé de maintenir ses livraisons d'armes au Pakistan: 40 avions Mirage III rétrofités et trois sous-marins Agosta 90-B. Le ministre pakistanais s'explique.

Le Pakistan semble diplomatiquement isolé. Comment évaluez-vous la situation?

Je ne vois pas les choses ainsi. Une partie du récent communiqué du G8 est identique à la position que j'ai moi-même défendue à New Delhi: pour vérifier qui a violé les accords, nous devons nous parler, et entamer une désescalade. Il faut arrêter de tirer par dessus la ligne de contrôle et nous mettre autour d'une table.

Qu'offrez-vous en échange?

Une solution pacifique du problème du Cachemire. Kargil (région des combats, ndlr) n'est que la pointe de l'iceberg. Les Indiens font porter le blâme au Pakistan, mais depuis dix ans la situation est tendue au Cachemire. Au moins 60 000 morts, autant sinon plus de détenus, pas de visites de la Croix Rouge, pas de journalistes" Il y a de vastes violations des droits de l'homme dans la partie du Cachemire occupée par l'Inde. Que peuvent faire les habitants du Cachemire? Ils se battent. S'il y a des étrangers parmi les 60 000 morts, pourquoi ne les montrent-ils pas? Qu'ils lais