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Libération

Algérie: Bouteflika joue l'amnistie Le Président annonce la libération de milliers d'islamistes.

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publié le 5 juillet 1999 à 23h51

La confirmation était attendue depuis plusieurs jours. Elle est

survenue symboliquement hier, à la veille du 5 juillet, date du 37e anniversaire de l'indépendance. «Des milliers de prisonniers islamistes qui ne sont pas impliqués dans des crimes de sang et de viol» ont été graciés par le chef de l'Etat. Le communiqué de la présidence consacrant une mesure de grâce annoncée mardi dernier souligne qu'Abdelaziz Bouteflika entend ainsi exprimer que «la lutte contre le terrorisme ne se limite pas au combat contre l'activité terroriste, mais vise aussi à éliminer les causes et les sources de frustrations». On ignore le nombre des bénéficiaires de cette loi qui sera soumise demain au Parlement, mais il oscillerait entre 5 000 ­ chiffre le plus probable ­ et 15 000. On ne connaît pas non plus le sort d'Ali Benhadj, seul des «chefs historiques» du FIS à être toujours en détention et dont Bouteflika conditionnerait la libération à son adhésion à la «concorde civile». En attendant, seuls sont officiellement concernés par l'amnistie ceux qui «n'ont pas de sang sur les mains», c'est-à-dire ceux qui ont fait partie des «réseaux de soutien et de logistique des groupes armés», et qui ont déposé les armes ou les déposeront dans les six mois. Ceux qui ont participé à des attentats «mais pas à des massacres collectifs» et qui se seront repentis seront «mis sous observation de l'Etat pour trois à dix ans». Une troisième «catégorie de terroristes non admis au régime de probation» ­ sa définition