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Libération

Djindjic de retour à Belgrade. Il se présente d'emblée en leader de l'opposition.

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publié le 6 juillet 1999 à 23h49

Zoran Djindjic, l'un des chefs de l'opposition au régime de Slobodan

Milosevic, est rentré dimanche à Belgrade, après deux mois d'«exil» au Monténégro. Malgré l'instruction lancée contre lui pour acte d'insoumission (il n'a pas répondu aux appels de l'armée en temps de guerre), le président du Parti démocratique (DS) n'a pas été inquiété par la police à son arrivée dans la capitale yougoslave. A peine arrivé à l'aéroport, il a déclaré à la presse que «l'opposition démocratique s'est fixé pour objectifs: la démission du président yougoslave et la mise en place d'un gouvernement de transition». Ce qu'il estime être possible dans un délai de six mois. Il a, par ailleurs, immédiatement appelé à un rassemblement organisé ce soir par l'Alliance pour les changements (SZP), la coalition de l'opposition, qui demande le départ de Milosevic.

A 46 ans, cet intellectuel controversé incarne la droite modérée. Ses fidèles voient en lui un dirigeant à l'occidentale capable de rehausser l'image de la Serbie à l'étranger. Ses détracteurs le considèrent comme un opportuniste, en raison de plusieurs volte-face politiques. Aujourd'hui, il peut compter sur le soutien de l'Eglise orthodoxe, qui exige la démission de Milosevic, et sur celle de son ami Milo Djukanovic, le président du Monténégro, dont le parti pris contre Belgrade a grandi pendant et après les bombardements des forces de l'Otan.

Djindjic avait connu son heure de gloire à la tête des manifestations antigouvernementales de l'hiver 1997,