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Libération

Milosevic junior a eu son «Bambipark». Le fils de Slobodan ouvre un parc de jeux dans le fief politique de son père.

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publié le 6 juillet 1999 à 23h49

Pozarevac, correspondance.

«Papa, donne-moi des sous pour acheter l'autre moitié de Pozarevac», se plaignait le fils de Slobodan, Marko Milosevic, à 25 ans, alors qu'il est déjà propriétaire d'une discothèque, d'une pizzéria-boulangerie, d'un café et d'une station de radio dans la ville natale de son père. «Attends un peu fiston. Nous sommes en train de vendre le Kosovo», répondait son père. La blague, qui circulait en Serbie pendant les frappes de l'Otan, faisait rire sous cape. Au lendemain de la guerre, alors que l'aviation alliée a détruit une partie du pays et que l'armée yougoslave a quitté le Kosovo après l'avoir transformé en champ de ruines, Marko Milosevic se pose lui en reconstructeur de son fief.

Son oeuvre s'appelle «Bambipark», un parc d'attractions pour enfants, édifié en trois mois et financé par sa compagnie «Madona» avec le soutien de la mairie et de l'entreprise publique la plus prospère de la ville, Bambi, un fabricant de gâteaux secs. Elle devait s'appeler à l'origine «Bambiland», à l'instar des «Disneyland» occidentaux, la firme Bambi ayant d'ailleurs tiré son nom il y a des décennies du célèbre faon de Disney, mais cela fut au dernier moment jugé «politiquement incorrect» par l'establishment en pleine crise d'antiaméricanisme aiguë.

Bateau pirate. Les travaux ont commencé le 26 mars, au lendemain des premières frappes, se sont poursuivis malgré les alertes et se sont achevés début juillet. Le parc, dont le coût serait de 700 000 marks allemands, a été in