Jérusalem, de notre correspondant.
Ehud Barak veut construire un pont surélevé, long de 47 kilomètres, connectant la bande de Gaza à la Cisjordanie. Il dit s'inspirer de l'autoroute sur pilotis qui relie les Keys, ce chapelet d'îlots à l'extrémité sud de la Floride. Il affirme que son projet pharaonique verra le jour, malgré son coût, qu'il évalue à 200 millions de dollars les experts des Finances s'empressent d'ajouter un zéro. Il a même déjà en tête le tracé. Le corridor partirait de Beit Hanoun, au nord de Gaza, et rejoindrait Doura, à l'ouest de Hébron. «Ce ne sont pas des paroles en l'air. C'est une nécessité vitale», soulignait-il dans une interview au quotidien Haaretz le 18 juin.
Arafat inquiet. Un immense ouvrage d'art enjambant Israël et destiné à rompre l'isolement des territoires autonomes. Voilà à peu près tout ce que l'on sait des intentions concrètes du nouveau Premier ministre à l'égard des Palestiniens. Il considère Yasser Arafat comme un «partenaire» et souhaite le rencontrer rapidement. Il jure de mettre fin au conflit centenaire qui oppose les deux peuples, mais ne dit pas comment il compte y parvenir. Va-t-il geler la colonisation? Accordera-t-il l'indépendance à ses voisins? Est-il prêt à mettre en oeuvre l'accord de Wye, ratifié puis mis en veilleuse par son prédécesseur? Sur toutes ces questions, il se tait.
Colons. Yasser Arafat commence à s'en inquiéter. Pour ne pas faire le jeu électoral de Benyamin Netanyahou, il n'a pas mis ses projets d'indépend