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Libération

La France en panne de commissaires. Paris n'a pas choisi ses deux représentants à la Commission de Bruxelles.

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publié le 8 juillet 1999 à 23h47

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Jacques Chirac a une curieuse façon de traiter ses proches. Le commissaire européen nommé par la droite en 1994, Yves-Thibault de Silguy, ne sait toujours pas s'il sera ou non reconduit dans ses fonctions. Candidat à sa propre succession, ce Français qui a, de l'avis des observateurs, parfaitement géré le lancement de la monnaie unique, n'a toujours pas reçu de signal du président de la République. Il est vrai que Lionel Jospin n'a pas, lui non plus, choisi «son» homme à Bruxelles, la tradition étant que les pays ayant droit à deux commissaires (France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Espagne), en nomment un appartenant à la majorité et un autre à l'opposition. Mais, dans le cas de la gauche, l'affaire est moins gênante, Edith Cresson, l'ex-commissaire à la Recherche s'étant autodétruite dans les «affaires». Il n'en reste pas moins que ces hésitations hexagonales commencent à faire désordre: Romano Prodi, le président désigné de l'exécutif européen a, en effet, laissé jusqu'à demain aux Quinze pour désigner leurs représentants à Bruxelles, la première réunion de la nouvelle Commission étant prévue pour le 16 juillet prochain. Et, désormais, seule la France manque à l'appel.

Chirac hésiterait toujours entre Silguy et Michel Barnier, l'ancien ministre des Affaires européennes d'Alain Juppé. Lionel Jospin, lui, a le coeur qui balance entre un pur produit mitterrandien, Jack Lang, actuel président de la commission des Affaires étrangère