Menu
Libération

Tensions à Mitrovica. Huées serbes contre défilé albanais.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 juillet 1999 à 23h48

Mitrovica, envoyé spécial.

Halil Tahiri n'en revient pas d'être enfin de l'autre côté de ce pont qui, depuis l'arrivée du contingent français à Mitrovica, il y a bientôt trois semaines, marquait une séparation presque hermétique entre le réduit serbe, au Nord, avec ses immeubles épargnés par la guerre, et les quartiers albanais, dévastés, au Sud de la rivière. Le parcours de la manifestation albanaise qui, pour la première fois hier matin, a franchi la rivière, est très bien encadré. Les soldats français de la Kfor, le doigt sur la détente, sont déployés tout au long du parcours séparant le cortège de la petite foule des Serbes qui hurlent, sifflent et agitent des drapeaux. Ils lèvent les trois doigts, signe orthodoxe devenu symbole national. Les Albanais répondent en faisant le «V» de la victoire et scandant tour à tour «UCK! Otan!» Les soldats français leur demandent de ne pas lancer des slogans provocateurs. Les combattants désormais désarmés de l'UCK passent de groupe en groupe pour calmer les plus excités. Cette fois-ci, il s'agissait juste d'un petit tour jusqu'à l'hôpital, resté en secteur serbe, avec retour par un autre pont. Tout a été planifié et laborieusement négocié avec l'UCK et les Serbes locaux, qui ont perdu de leur superbe depuis l'arrestation, à la fin de la semaine dernière, de Dragan Marjanovic, chef d'une milice paramilitaire qui continuait à régner sur le réduit serbe et à terroriser les rares Albanais autorisés à se rendre à l'hôpital. Il n'y a pas eu