Jérusalem, de notre correspondant.
Les Arabes d'Israël se sentent floués. Aucun des leurs ne siège au gouvernement. Ils représentent pourtant un citoyen sur cinq. Ils disposent de treize députés sur 120. Ils ont accordé 94,6% de leurs suffrages à Ehud Barak. Aucun autre secteur de la population n'a autant contribué à la victoire travailliste. Malgré leur soutien unanime, ils sont exclus de la coalition au pouvoir. Ils n'ont même pas été associés aux négociations, à la différence du Likoud. Le Premier ministre accepte leurs voix dans l'intimité de l'isoloir mais les refuse à l'intérieur de l'hémicycle. «Nous l'avons élu, et il ne nous a rien donné en retour», répètent-ils à l'unisson.
Mercredi, ils étaient plusieurs centaines à crier leur colère devant la Knesset. La veille, leurs représentants, en signe de mécontentement, s'étaient abstenus lors du vote d'investiture et avaient interpellé à plusieurs reprises le Premier ministre. Seul le nouveau président de l'Assemblée, Avraham Burg, est venu saluer les manifestants sur le parvis. Dans un geste de solidarité fort apprécié par la foule, il a reconnu que la démocratie israélienne à leur égard avait «échoué». Un demi-siècle après la création de l'Etat, ils sont encore traités comme des citoyens de seconde classe, tout juste bon à servir de force d'appoint.
Promouvoir. La rebuffade d'Ehud Barak constitue même une régression. Si les Arabes n'ont jamais dirigé un ministère, ils ont obtenu à au moins deux reprises des postes de vice-