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Libération
Interview

Pour Hashim Thaçi, «Premier ministre» du Kosovo, la vie commune avec la Serbie n'est plus possible. «Il faut des élections démocratiques».

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Pristina, envoyé spécial.

Le siège de l'autoproclamé «gouvernement provisoire» est installé aux trois derniers étages de l'annexe de la chambre de commerce du Kosovo. Dans l'arrière-cour de ce banal immeuble de la grande rue que les Albanais appellent «Mère Teresa» et les Serbes toujours «Vidovdan», au milieu des poubelles, est garée la grosse Mercedes immatriculée en Suisse du «Premier ministre» Hashim Thaçi, 31 ans. Commandant combattant surnommé «le Serpent», puis jeune chef politique de l'UCK, il a été propulsé sur le devant de la scène en tant que chef de la délégation albanaise, lors des négociations de Rambouillet. C'est dans la foulée qu'avait été créé le gouvernement provisoire, toujours boycotté par le parti du modéré Ibrahim Rugova, réélu «président» lors d'élections semi-clandestines en mars 1998. Pour l'Unmic (l'administration civile de l'ONU au Kosovo), qui a les pleins pouvoirs pour diriger la région, ce gouvernement non élu n'est qu'un groupe parmi les autres. Mais, pour beaucoup de Kosovars, Thaçi est vraiment le Premier ministre.

Est-ce plus difficile d'être chef du gouvernement dans un Kosovo sous protectorat international que de faire la guerre?

C'est la continuation du même travail par d'autres moyens et cela se passe plutôt bien. Nous espérons qu'avec l'entrée en fonction de Bernard Kouchner les choses iront encore plus vite. La tâche qui l'attend et qui nous attend est immense. Il faut permettre l'intégration des Kosovars dans une société civile moderne