Des heurts opposaient encore des étudiants de l'université de
Téhéran aux forces de l'ordre hier en fin d'après-midi aux abords du campus d'Amirabad, pour la seconde fois en moins de vingt-quatre heures. Ce même campus avait été dévasté le matin même à la suite de violents affrontements, faisant des blessés de part et d'autres. Réunis jeudi soir pour protester contre l'annonce de la fermeture d'un journal réformateur, quelques 500 étudiants avaient été attaqués par «des personnes en civil», selon l'agence officielle Irna, probablement des provocateurs liés aux milieux intégristes qui harcèlent régulièrement les manifestations d'étudiants libéraux. Les incidents s'étaient poursuivis dans la nuit quand les forces de police, apparemment mal contrôlées, ont tenté d'intervenir. Plusieurs personnes avaient alors été interpellées, mais la direction des services de sécurité de Téhéran a décidé de les relâcher et de créer une commission d'enquête.
Mercredi, le journal Salam, réputé proche du président modéré Khatami, avait été accusé d'avoir publié un document classé secret. Alors que le Parlement votait les grandes lignes d'une proposition de loi durcissant la législation sur la presse, ce journal publiait le même jour un document montrant qu'un agent des services secrets avait suggéré ce resserrement dès l'an dernier. Le ministère des Renseignements avait porté plainte et demandé la fermeture du journal, pour une durée indéterminée. La plainte a été retirée dès jeudi pour «empêcher