Bruxelles, correspondance.
Pour le politologue flamand, Lieven De Winter, chargé de cours à l'Université catholique de Louvain (UCL) et à l'Université catholique de Bruxelles, le nouveau gouvernement belge a des chances très limitées de survie. Tout comme la Belgique.
Le nouveau gouvernement belge a été formé en un temps record" Depuis vingt ans, la durée moyenne de formation des gouvernements est d'environ 79 jours. Mais c'est aussi le plus fragile de tous les gouvernements d'après-guerre. Il ne s'agit pas d'une «gauche plurielle» mais d'une coalition contre nature entre des écologistes, des sociaux-démocrates et des libéraux. Il ne faut pas perdre de vue que ces derniers sont diabolisés depuis dix ans: le Flamand Guy Verhofstadt était considéré par la plupart des partis, y compris les libéraux francophones, comme un «baby Thatcher». Cette hétérogénéité explique aussi la rapidité de la formation. Plus on négociait dans les détails, plus on risquait de constater des divergences de vue qui auraient rendu impossibles des compromis.
Ce gouvernement peut-il durer longtemps?
Je lui donne douze mois! Il y a des élections municipales en octobre: elles représentent un enjeu très important. Or, à ce moment-là, la coalition aura du plomb dans l'aile, à cause de son hétérogénéité mais aussi de sa faible marge de manoeuvre budgétaire, qui va empêcher les différents partis de mettre en oeuvre leurs valeurs. Certains pourraient donc être tentés de quitter le gouvernement.
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