Deuxième visite officielle en France en trois ans pour le roi Hassan
II du Maroc. Mercredi, il sera l'invité d'honneur de la France pour le défilé militaire du 14 Juillet. Défilé qui, pour la première fois, comprendra des troupes étrangères autres qu'européennes: 550 éléments d'infanterie de la garde royale marocaine.
Au chevet d'Abderrahmane Youssoufi, victime d'un malaise neurologique le 20 juin, Hassan II paraît soucieux. Cette photo, en une du quotidien marocain Libération, conforte l'image du rapport paisible qui s'est établi entre le Premier ministre socialiste et le souverain. Cette harmonie ne semble pas feinte. Le 3 mars, Hassan II s'est ainsi félicité d'avoir fourni «l'occasion à une nouvelle élite de prendre la relève pour apporter une nouvelle énergie à la direction des affaires publiques». Mais cette scène constitue aussi un raccourci saisissant des raisons qui cristallisent la grogne de la société civile et de l'USFP, le parti d'Abderrahmane Youssoufi et le pilier du gouvernement de transition quinze mois après son arrivée aux affaires. «Tout se passe comme si le Premier ministre avait sacrifié le changement à l'établissement d'une confiance avec le palais, et comme si son cabinet était là pour préparer les conditions d'une réelle alternance et non pour la mener, pour tester sa marge de manoeuvre à l'égard du roi au lieu de l'utiliser», résume un militant de l'USFP.
«Timidité.» Ni la critique ni l'impatience ne sont nouvelles. Elles avaient déjà affleuré au cours