Le régime du chef de l'Etat tunisien, Zine Ben Ali, accumule les bévues sur le cas de l'avocate Radhia Nasraoui et de ses vingt coïnculpés, dont le procès, reporté à deux reprises, se tenait hier à Tunis. Ouvert samedi, il s'est terminé à" 5 heures du matin dimanche, après que les avocats des prévenus se sont retirés en bloc. Ils protestaient ainsi contre la demande du juge d'incriminer l'un des avocats de la défense pour «diffamation». Ce dernier avait eu le malheur de citer un article de la presse française qualifiant le régime tunisien de «policier». Le juge a du coup levé la séance, non sans avoir rejeté les demandes de mise en liberté provisoire et annoncé le verdict pour" le 14 juillet, ce qui présente l'intérêt de le priver de la caisse de résonnance française redoutée par-dessus tout par les autorités. Auparavant, tous les inculpés avaient parlé de la torture subie. «Quand j'ai été amenée au ministère de l'Intérieur, l'un de ses agents s'est déshabillé devant moi et a tenté de me violer en me menaçant», a notamment raconté Imane Derwich, qui avait tenté à l'époque de se suicider.
Une dizaine d'observateurs étrangers parmi lesquels pour la première fois un représentant de l'ambassade de France ont assisté à ce procès-marathon. Déjà, le 15 mai, l'audience avait été reportée, de toute évidence en raison de la présence de 130 avocats tunisiens et d'une vingtaine d'observateurs internationaux. Le 19 juin, l'accouchement de Radhia Nasraoui avait entraîné un nouveau rep