Menu
Libération

Cachemire: les canons se taisent. L'Inde et le Pakistan aux prises avec leurs opinions publiques.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 juillet 1999 à 23h44

New Delhi, de notre correspondante.

Depuis l'annonce dimanche d'un accord de «désengagement» des forces infiltrées au Cachemire indien, les canons sont restés silencieux ou presque pour la première fois depuis deux mois de part et d'autre de la ligne de contrôle qui sépare les deux Cachemires. Si les Indiens ne veulent pas encore parler de cessez-le feu, ils ont suspendu les raids aériens et la plupart des opérations d'artillerie.

L'annonce du retrait est intervenue une semaine exactement après que Bill Clinton a fait pression sur Nawaz Sharif, le Premier ministre pakistanais, pour dissiper la tension à la frontière de ces deux pays dotés de l'arme nucléaire. Face à la vague de protestations d'une partie de l'opinion publique pakistanaise et des partis d'opposition, notamment islamiques, on se demandait depuis si Nawaz Sharif parviendrait à rallier à sa décision les commandants des troupes de «mujahdeens».

La «pilule du retrait». Soutenu par l'armée et les puissants services secrets pakistanais ISI (Inter Service Intelligence, qui contrôle bon nombre d'organisations paramilitaires islamiques), Nawaz Sharif a donc, semble-t-il, réussi à faire plier les combattants les plus radicaux et à leur arracher un «désengagement». Le Premier ministre pakistanais va devoir désormais faire passer la «pilule du retrait» face à une opinion publique qui lui est hostile. Officiellement, le Pakistan ne parle pas de retrait mais plus positivement de «désengagement», de «victoire diplomatique» ayan