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Libération
Interview

Denis Sassou Nguesso, président d’un Congo toujours en guerre: «La démocratie a été mal appliquée».

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publié le 13 juillet 1999 à 23h44

Il est l’ancien et le nouveau président du Congo. Au pouvoir pendant treize ans, de 1979 à 1992, il a été battu aux élections avant de revenir, en 1997, au terme de cinq mois d’une guerre civile déclenchée par son successeur élu, Pascal Lissouba. Mais la victoire militaire du général-président Denis Sassou Nguesso n’a pas apporté la paix au Congo, depuis neuf mois en proie à de nouveaux combats et à des massacres de civils.

Pourquoi la guerre civile a-t-elle repris?

En octobre 1997, j'ai cru que ma victoire était définitive et j'ai tout fait pour que la paix s'installe. Après la prise de Brazzaville, je n'ai pas porté la guerre dans le sud du pays, fief de mes adversaires que j'ai d'ailleurs laissés s'enfuir pour ne pas avoir leur sang sur les mains. J'ai très rapidement convoqué un Forum national pour la réconciliation afin d'organiser le retour à la normalité constitutionnelle. A aucun moment, la liberté des partis et des associations n'a été entravée. Mais les anciens dirigeants n'ont pas compris ce message. Depuis l'exil, ils se sont employés à déstabiliser le Congo. Ils ont relancé la guerre, presque un an après que celle-ci eut pris fin.

N'avez-vous pas, aussi, été débordé par vos propres miliciens?

Non, absolument pas. Sinon comment expliquer qu'il y ait eu un début de remise en ordre et de reconstruction, d'octobre 1997 jusqu'en août dernier? Après ma victoire, personne n'est allé piller les quartiers sud de Brazzaville, et tout le pays est resté en paix. Qu'on me dise