Loin d'être apaisés par les premières concessions du pouvoir
(Libération du 12 juillet), loin d'être effrayés par les avertissements des services de sécurité, loin encore d'être sensibles à l'appel du président réformiste Mohammed Khatami leur demandant de cesser toute agitation, les étudiants ont montré hier leur détermination en affrontant les forces antiémeutes et les Pasdaran (Gardiens de la révolution) à Téhéran. Depuis le début de la crise, cinq jours auparavant, c'est la première fois que des heurts opposent des manifestants, au nombre d'environ deux mille, aux forces de l'ordre. Les violences sont survenues sur la place Vali Asr, un carrefour important du nord de Téhéran, à quelques centaines de mètres de l'Université. Selon des témoins cités par l'AFP, les étudiants ont attaqué les policiers à coups de bâtons et de pierres et incendié un véhicule de police. De nombreuses personnes ont été blessées dans les bagarres, d'autres ont été embarquées à bord de minibus. Des vitrines de centres commerciaux ont aussi été brisées. A Tabriz (nord-ouest) de l'Iran, la situation reste tendue; selon le gouverneur de la ville, un étudiant religieux y été a tué dans des circonstances mal élucidées.
Sourds à l'appel de Khatami.
Signe de l'aggravation de la situation à Téhéran, les étudiants ont ignoré la mise en garde du Conseil national de sécurité, la plus haute instance de l'Etat pour les affaires intérieures et extérieures, leur demandant de ne pas manifester sans autorisation. Une