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Libération

La procureur du TPI, Louise Harbour, visitait le Kosovo hier: «Milosevic sera jugé».

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publié le 14 juillet 1999 à 23h54

Pristina, envoyé spécial.

Louise Arbour, procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie est arrivée, hier à Pristina pour une visite éclair de vingt-quatre heures. Visiblement sereine et détendue, elle s'est montrée très confiante dans le déroulement du processus judiciaire, après la mise en examen, le 27 mai, de Slobodan Milosevic et de quatre autres dirigeants yougoslaves «pour crime contre l'humanité» et «violations des droits et coutumes de guerre». «Le processus lancé est irréversible, ce sont des documents juridiques qui engagent non seulement des individus mais aussi des Etats. Il prendra peut-être du temps, mais quoi qu'il arrive, ces hommes-là seront jugés.» Et d'ajouter, ironique, lors d'une conférence de presse: «Vous savez, en février, alors que j'essayais de rentrer au Kosovo pour enquêter sur le massacre de Racak, M. Milosevic m'avait empêchée d'y aller, faute de visa. Là, je suis à Pristina sans visa et le processus engagé contre lui ira à son terme.»

Nombreux témoignages. Depuis près d'un mois, les enquêteurs du TPI travaillent dans la plus grande des discrétions. Ils sont au nombre de plusieurs dizaines, dont des équipes françaises; en particulier l'une que dirige Dominique Leconte, directrice de l'Institut médico-légal de Paris. Travail classique d'expertise des corps, des blessures, et recoupement d'informations. «Nous sommes dans une situation inédite où jamais nous n'avons pu travailler aussi vite, a expliqué la magistrate. Enormément d'i