Spontané et peu organisé, indéniablement. En grande partie contrôlé
par la faction de gauche du régime, oui encore. Capable de débordements et manifestant une volonté d'en découdre avec le pouvoir islamique, de plus en plus. Six jours après son irruption dans le jeu politique iranien, le mouvement étudiant témoigne qu'il n'est pas essoufflé, qu'il a le soutien de la population quand bien même les premières lézardes apparaîssent. «Depuis quelques jours des désaccords sont apparus dans les rangs des étudiants, et, malheureusement, cela pourrait changer le cours des événements», reconnaissait hier le journal Iran News, proche des réformateurs. Si les premiers jours, les étudiants montraient une certaine unité, celle-ci a volé en éclats lundi lorsque une partie d'entre eux a choisi d'affronter à coups de bâton et de pierres les unités anti-émeutes. Cette tendance radicale, surtout composée de très jeunes gens, à l'allure de grands lycéens plus que d'étudiants, portant souvent jeans et casquettes de base-ball, semble échapper à toute tentative de contrôle politique. C'est elle qui cherche à entraîner la population dans sa bagarre avec le régime. En revanche, l'autre tendance est étroitement contrôlée par des associations réformatrices d'étudiants, en particulier le Takhim-e Wahdat, (l'Office de consolidation de l'Unité). Très contestataires quand il le faut, elles sont aussi parfaitement intégrées au jeu factionnel iranien. A leur tête, on trouve d'anciens activistes de la gauche