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Libération

Contre-offensive des conservateurs en Iran. En réponse aux émeutes, ils organisent un grand défilé.

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publié le 15 juillet 1999 à 23h55

Pas besoin de mettre les formes quand le pouvoir islamique veut

organiser une grande manifestation en Iran. Il y a, pour fournir les gros bataillons des défilés, les fonctionnaires, qui ont peur de perdre leur travail s'ils n'y participent pas, le peuple des déshérités et des chômeurs des banlieues informes de Téhéran, qui, pour quelques billets, est toujours prêt à se mobiliser, les familles des innombrables «martyrs» tombés pendant la longue guerre Irak-Iran, les bassidji (les miliciens volontaires du régime), le corps des Pasdaran (gardiens de la Révolution) et toutes les autres clientèles du régime. Hier, le grand bazar de Téhéran avait aussi fermé pour permettre aux marchands de rejoindre la manifestation.

Organisé par les services de propagande du clergé, le défilé a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon l'agence Reuters, des centaines de milliers, selon l'AFP. Plusieurs groupes réformistes modérés avaient appelé la population à y participer mais il y avait au moins un grand absent, le président Mohammed Khatami, qui s'est réfugié dans le silence et n'a pas participé à la manifestation. Néanmoins, et une fois encore, se révèle toute l'ambiguïté du chef du pouvoir exécutif: le Parti de la participation islamique, une formation récemment créée qui regroupe ses plus proches partisans sous la direction de son propre frère, avait appelé à défiler. En revanche, le principal syndicat d'étudiant, le Tahkim-e Wahdat (le Front de consolidation de l'unité),