Mitrovica, envoyé spécial.
Le lieutenant-colonel Tanguy est un homme heureux. «Tu te rends compte, la Légion d'honneur un 14 Juillet, et en plus en opération», le félicite l'un de ses adjoints. Certes, la ville de Mitrovica est tout sauf apaisée. «C'est lent, trop lent», répète le nouveau maire, M. Rexheti, nommé par le gouvernement de l'UCK. Et la ville survit difficilement, toujours coupée en deux, entre le sud où habitent les Albanais, le nord devenu un bastion serbe, et, au milieu, un pont qui catalyse toutes les tensions. Mais aujourd'hui, le message est clair: on fait une parenthèse sur les difficultés locales. «Vous comprenez, en raison de la situation, on n'a invité personne», reconnaît le militaire Tanguy, responsable également de la communication au sein de la brigade française de la Kfor. Cela a donc été un 14 Juillet intime. Ou presque.
Général russe. Dans l'ancienne caserne de l'armée yougoslave, vite rebaptisée au nom du maréchal Leclerc, se déroule juste une prise d'armes. Elle est classique et sans bavure. Tous les bataillons composant la brigade française sont représentés. Le général en chef de la Kfor, le Britannique Mike Jackson, a fait le déplacement, ainsi que Sergio Vieira de Mello, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU. Mais aussi un général russe, venu manifestement en éclaireur, les troupes russes devant s'installer (avant la fin du mois, dit-on) dans une partie du secteur français.
«Chemins muletiers». L'ambiance est détendue, bon enfant