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Libération

KOSOVO. L'ONU, seul maître d'une province sous tutelle. Bernard Kouchner, qui prend ses fonctions aujourd'hui, aura toutes les attributions d'un chef de gouvernement. Une première pour les Nations unies.

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publié le 15 juillet 1999 à 23h55

Le nouvel administrateur civil du Kosovo, Bernard Kouchner, doit

arriver aujourd'hui à Pristina pour prendre ses fonctions à la tête de ce qui est un «protectorat» de fait des Nations unies sur cette province. C'est une situation sans précédent pour la communauté internationale. Il ne s'agit pas comme en Bosnie d'être le tuteur d'un gouvernement et d'institutions locales ou d'arbitrer entre les différentes parties. «La seule autorité légitime du Kosovo est l'ONU, et la responsabilité ne se partage pas. C'est elle, et elle seule, qui a la charge de gouverner», souligne Dominique Vian, encore préfet de Guyane il y a quinze jours, désormais le numéro 3 de l'Unmik (l'administration de l'ONU pour le Kosovo), acronyme pour le moins malheureux puisqu'il signifie «ennemi» en vieil albanais. Les Kosovars, serbes ou albanais, sont certes consultés, sinon associés. Mais, pour l'ONU, le «gouvernement provisoire» du Premier ministre Hashim Thaçi, dominé par l'UCK, tout comme l'ex-gouvernement en exil de Bujar Bukoshi ou même le leader modéré Ibrahim Rugova, réélu Président dans un scrutin parallèle en mars 1998, ne représentent chacun qu'une partie parmi d'autres de la communauté albanaise.

Justice bilingue. Publiquement au moins, tous les Albanais se félicitent de ce protectorat international, mais ils n'apprécient guère d'être réduits à jouer les utilités. L'administrateur provisoire Sergio Vieira de Mello a déjà largement utilisé ses prérogatives en nommant une espèce de conseil supéri