Alger, envoyé spécial.
Le sommet de l'Organisation pour l'unité africaine (OUA) qui s'est achevé hier à Alger laisse l'Afrique «en guerre contre elle-même». C'est ainsi que le président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, a décrit le continent en proposant qu'un cadre institutionnel pour la «sécurité collective» soit créé au sein de l'OUA. Cette suggestion n'a pas été retenue, alors que la moitié des pays africains est impliquée dans des guerres ou des conflits internes, qu'un tiers de la surface du continent a été transformé en champ de bataille, que «la débrouille tient lieu de politique économique» et que l'aide extérieure se fait rare, sans que les investissements ne prennent la relève. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a dressé ce tableau avant de passer le flambeau de la présidence annuelle au chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Médiation sur le Congo. Malgré l'accord de cessez-le-feu signé la veille du sommet, les combats se poursuivent au Congo-Kinshasa, depuis onze mois le théâtre d'une vaste guerre régionale. Dans les jours à venir, le président zambien, qui sert de cheville ouvrière aux efforts de médiation, tentera de sauver la trêve, notamment en obtenant la signature de l'accord par les trois mouvements rebelles qui se battent contre Laurent-Désiré Kabila. Celui-ci s'est déclaré prêt à amnistier tous ses opposants armés. En attendant, accompagnés de 7 000 civils, 6 000 soldats de Kabila ont traversé la rivière Oubangui, débarquant avec armes e