Bruxelles (UE), de notre correspondant.
C'est une vrai révolution qui vient d'avoir lieu au Parlement européen. Dopés par leur victoire lors des élections européennes du 13 juin, les conservateurs du PPE ont décidé, hier, de ne pas renouveler les accords existant avec les socialistes et de contracter alliance avec les libéraux. A quatre jours de la session constitutive de la nouvelle Assemblée, le 20 juillet dans la capitale alsacienne, c'est un coup dur pour le PSE, qui se retrouve ainsi rejeté dans l'opposition. Pour la première fois de son histoire, l'Europarlement s'est donc scindé idéologiquement entre une majorité et une opposition, même si aucun des deux bords ne détient la majorité absolue (qui est de 314 voix sur 626). Cette mise à mort du bon vieux consensus qui gouvernait l'Assemblée de Strasbourg intervient au moment où le Conseil des ministres européens est largement dominé par les sociaux-démocrates, ce qui annonce une cohabitation houleuse entre les deux branches du législatif (1).
Perchoir. L'Allemand Hans-Gert Poettering (CDU), le tout nouveau président du groupe du Parti populaire européen (233 membres, contre 201 dans la précédente législature), ne cachait pas sa joie d'annoncer, hier matin, que son groupe avait conclu un accord avec le groupe du «Parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs» (ELDR, 50 députés contre 42 avant le 13 juin), présidé par l'Irlandais Pat Cox. Forte de 283 eurodéputés, cette coalition manque de 31 voix la majorité abs