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Libération

Les Unionistes ne veulent pas de ministres Sinn Féin. En Irlande du Nord, l'obstination de David Trimble menace la paix.

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publié le 16 juillet 1999 à 23h56

Londres, de notre correspondant.

Gelé jusqu'à l'automne, le processus de paix a reçu hier un sale coup, peut-être fatal. Après le refus des protestants d'accepter le compromis proposé par Tony Blair sur la formation de l'exécutif, la province britannique est menacée par un vide politique d'autant plus dangereux que l'endroit est encore marqué du sceau de la violence.

Sabordage. Mercredi soir, au terme de quinze minutes de réunion, David Trimble, Premier ministre d'Ulster et leader protestant du principal parti unioniste, l'Ulster Unionist Party, a rejeté le plan des Premiers ministres britannique et irlandais offrant deux ministères aux républicains de Gerry Adams en échange d'un calendrier de désarmement de son aile paramilitaire, l'IRA. Cette décision, de facto, saborde le plan de paix acquis il y a quinze mois. Le vice-Premier ministre de la province, le catholique Seamus Mallon, a démissionné, furieux de voir son collègue David Trimble, pourtant prix Nobel de la paix, refuser l'offre historique des républicains de l'IRA et de Sinn Féin de désarmer. Tony Blair n'a pas caché «son désappointement» et sa «frustration» devant l'obstination de la majorité protestante qui paraît toujours refuser de partager le pouvoir avec la communauté catholique.

Selon Gerry Adams, le chef de Sinn Féin, cet épisode montre le «triomphe des antiaccords de paix, des sectaires et des bigots qui ne veulent pas voir de catholiques traîner dans leur coin». Pour les protestants, en revanche, qui avaient